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Gregory Charles et la série télé Les Débrouillards

8 février 2022 - Alexandra Perron

Même 20 ans après la fin de la diffusion de l’émission, pas une semaine ne passe sans que Gregory Charles se fasse parler des Débrouillards. Pour le coanimateur du magazine scientifique, diffusé à la télé de 1990 à 2002, ça aura été « l’expérience suprême ».

« J’ai participé à des super projets dans ma vie. Mais celui-là était socialement utile, intellectuellement enrichissant et, sur le plan humain, extraordinaire », lance Gregory Charles. Selon lui, il n’y a aucune forme de télévision qui a plus d’impact qu’une émission jeunesse. Imaginez ! Gregory était reconnu jusqu’en Afrique, où les épisodes étaient diffusés par TV5 international. Lors d’un tournage au Sénégal, les gens à l’aéroport l’appelaient « goorgoorlou », ce qui veut dire « se débrouiller » en wolof.

Grégory au Sénégal lors d’un tournage pour l’émission Les Débrouillards.

Taillé pour le poste

Gregory Charles avait 21 ans quand son aventure aux Débrouillards a commencé. Avant de rencontrer la productrice, il attendait dans une salle en même temps que deux jeunes. « Finalement, c’était ça mon audition ! J’ai jasé avec eux pendant une vingtaine de minutes. Et elle a trouvé que ma façon de leur parler n’était pas condescendante ni paternaliste. »

Ces atomes crochus avec les enfants et les ados, Gregory les a toujours eus. Ancien moniteur de camp, il enseignait déjà la musique à la fin des années 1980. S’ajoutait son intérêt naturel pour les sciences. Lectures sur l’astronomie, Expo-sciences, baccalauréat international en sciences pures au cégep… Il était même « pas mal bon » en mathématiques.

Coupé !

Quand il enregistrait Les Débrouillards, Gregory Charles avait une petite bête noire : la hantise des expériences qui foirent. « En fait, ça ne marchait jamais ! », tempête encore l’artiste. L’équipe de tournage a mis un certain temps à comprendre qu’une expérience avec du savon à vaisselle réagit différemment dans un studio avec un éclairage intense et des variations de température. Même faire voler un avion en papier était hasardeux.

« À peu près tous les animaux possibles ont déféqué sur moi », poursuit le coanimateur. Un éléphant s’est même soulagé sur lui pendant le tournage d’un reportage. Autre catastrophe : dans un topo sur les sauvetages par hélicoptère, la civière dans laquelle il était installé s’est retrouvée bloquée entre ciel et terre !

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Mais relativisons. L’émission était un succès et le plaisir était au rendez-vous, comme dans ce reportage sur les scaphandriers ou dans celui tourné à 450 mètres sous terre en Abitibi, dans une mine d’or. Sans compter les voyages fascinants, de l’île d’Anticosti à la Baie-James, du Sénégal au Pérou. Un souvenir lui revient : « À notre arrivée dans un petit village éloigné, où les gens ne parlaient ni espagnol, ni français, ni anglais, mais le quechua, une chanson de Céline Dion jouait dans le magasin général. C’était une prise de conscience culturelle spectaculaire ! »

Un bon mélange

Gregory Charles a joué une panoplie de personnages, dont celui de Gino avec sa perruque blonde. « Très souvent, après le tournage, je sortais costumé, pour voir si on allait me reconnaître. » Verdict : il passait incognito. Dans la première mouture des Débrouillards, de 1990 à 1995, il était un peu le « clown de service », alors que Marie-Soleil Tougas était l’animatrice plus sérieuse. « Elle avait une grande expérience de la télévision. Moi, de toute façon, j’étais un peu bouffon, alors c’était un bon mélange. » Les deux collègues étaient très amis.

Grégory et Marie-Soleil lors d’un enregistrement des Débrouillards

Gregory Charles confie que le choc de sa perte, après un accident d’avion en 1997, n’est pas encore assoupi. Lorsque l’émission a repris, l’année suivante, son rôle a un peu changé pour celui de grand frère auprès de coanimateurs plus jeunes : Karine Vanasse, Yan England, Caroline Théroux, Cédric Pépin (et Claudia Laurie, la première année). « On était devenus meilleurs », analyse-t-il aujourd’hui. L’équipe avait acquis de l’expérience… et les expériences sur le terrain marchaient mieux qu’en studio. Alléluia !

Comme la science avait eu le temps d’évoluer, plusieurs sujets ont été refaits, sans qu’il y ait de redites. « J’ai appris et réappris beaucoup de choses en dix ans. » Encore aujourd’hui, il embrasse la cause. « Ma fille a eu moult fêtes avec l’intervention d’animateurs des Débrouillards », conclut le papa de Julia.

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